Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), révèle, à travers son rapport trimestriel, que les actes de violations des droits humains en Haïti ont augmenté de l’ordre de 28 % pour le premier trimestre de l’année en cours.
1 634 cas, c’est le nombre de violations de droits humains qui ont été signalés, rapporte le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dans un rapport publié récemment par l’institution. Ce sont, entre autres, des enlèvements évalués à 395 cas, soit une augmentation de 12 % par rapport au trimestre précédent. Au cours de cette période, 21 policiers sont tués contre 238 présumés membres des gangs. Selon le document, des 238 présumés bandits tués, 33 % sont tombés lors des opérations policières, 39 % dans les affrontements entre gangs rivaux et 28 % de ces cas concernent les lynchages et exécutions au sein même des bandes armées.
Face à cette montée de l’insécurité, des membres de la population ont procédé à des actes d’autodéfense contre les civils armés des gangs. Cette vague de violence a fait, selon le BINUH, 75 morts, dont 66 présumés membres de gangs. L’assaut des gangs contre la population civile a provoqué de nombreux déplacements. Au cours de la période considérée, 13 mille 490 personnes ont été déplacées et plus de la moitié provenait de la commune de Port-au-Prince, note le rapport.
De la même veine, le BINUH, souligne qu’au 31 mars 2023, 127 mille personnes vivaient en situation de déplacement dans la capitale. Ces actes de violence qui entravent la vie en Haïti ont aussi occasionné des flux de déplacements vers d’autres pays. Ces chiffres non exhaustifs indiquent qu’au moins 3 mille 567 Haïtiens ont été interceptés en mer par les autorités du département de la sécurité intérieure des États-Unis, avance le rapport.
À l’occasion, le document indique qu’au moins 36 mille 79 migrants ont été expulsés vers Haïti par les pays de la région au cours du premier trimestre de l’année 2023. Soulignant que dans la majeure partie des cas, ces rappariements ont été faits en violation des normes internationales, le rapport note que 90 % des migrants expulsés en Haïti proviennent de la République dominicaine.
En termes de recommandation, le BINUH demande à la Communauté internationale de garder Haïti sur les agendas internationaux tout en procédant au déploiement d’une force d’appui. Cette dernière aura un temps limité dans des conditions conformes aux normes et aux standards en matière de droits humains. La structure onusienne demande au gouvernement haïtien de lutter contre la contrebande et la circulation incontrôlée d’armes et de munitions illicites afin d’enrayer la violence des gangs sévissant dans le pays.
Jean Robert Bazile
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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