Comment parler de jeunes femmes s’impliquant dans la lutte pour la protection de l’environnement en Haïti sans évoquer le nom de la journaliste Cam Stefada Poulard ? Originaire de la Croix-des-Bouquets, commune du département de l’ouest, cette militante écologiste continue de s’engager dans des activités pouvant changer sa communauté. C’est l’une des 50 femmes modèles et inspirantes de la quatrième édition de « Hommage aux 50 femmes haïtiennes modèles et inspirantes » du Réseau des Femmes haïtiennes, modèles et inspirantes (REFEHMI) et l’Initiative des Femmes haïtiennes dans le Tourisme (IFTH). Enquet’Action l’a rencontré pour vous.
Cam Stefada Poulard a vu le jour le 11 novembre 1992 à Croix des Bouquets, près de 15 kilomètres de Port-au-Prince. L’école Immaculé Conception, l’école congréganiste Notre-Dame-du-Rosaire, le Lycée Jacques 1er et le Collège d’Enseignement classique (CEC) l’ont accueilli pour ses études classiques. Éprise de la communication, elle s’est orientée vers Maurice Communication pour étudier le journalisme multimédia. Elle a ensuite intégré la Faculté de Droit et de Sciences économiques (FDSE) de Port-au-Prince pour des études en Sciences juridiques.
La journaliste a collaboré avec plusieurs médias comme la Radio Télé Pacific où elle a passé six ans, Radio Méga, Radio Trans Inter et la Radio Vision 2000. À présent, elle prête sa plume à l’agence de presse en ligne Vant Bèf Info et officie comme responsable de marketing du média Amérique Info7. Ces expériences journalistiques lui ont permis, entre autres, de poursuivre avec son amour pour l’environnement. Un domaine qu’elle a embrassé dès son adolescence grâce à la Fondation Seguin. « A 15 ans, j’avais participé dans leur projet École Verte et j’avais aussi visité le Parc La Visite pour la plantation des arbres. Depuis, j’ai un attachement profond avec l’environnement. Je suis motivée à apporter ma contribution pour une planète où tout le monde est écoresponsable », fait savoir celle qui a décroché plusieurs certificats, sur des sujets liés à l’environnement, de l’Université Senghor.
Pour poursuivre sa mission de défense de l’environnement, la journaliste a cofondé « Ti Jès Eko », un mouvement chargé de transformer des citoyen.es haitien.es en éco-citoyen.es Haïti. C’est l’une des présentatrices de la version vidéo du Pacte pour la transition écologique et sociale du Groupe d’Action francophone pour l’Environnement (GAFE) et Alternatiba. « J’ai été chargée de communication de Culture en 3 Dimensions (C3D) dans le cadre du projet d’accompagnement managérial pour les femmes et les filles dans la transformation de déchets solides en produits artisanaux et artistiques. J’ai apporté ma contribution au projet Une Haïti durable dans une planète verte de Impulse Web Médias (IWM) », énumère celle qui anime l’émission « Anviwonnman lakay » sur la Radio Télé Monopole.
Des engagements remarquables
La lutte que mène Stefada pour la protection de l’environnement lui a valu une place parmi les 50 femmes modèles et inspirantes haïtiennes du Réseau des Femmes haïtiennes, modèles et inspirantes (REFEHMI) et l’Initiative des Femmes haïtiennes dans le Tourisme (IFTH) de cette année. « J’ai été surprise. Je suis fière et motivée à donner le meilleur de moi-même pour rester sur la même lancée », avoue celle qui a déjà eu cinq distinctions de différentes structures dans le pays pour son travail.
Stefada s’est également engagée dans la lutte pour le respect des droits des femmes. L’originaire de la Croix-des-Bouquets souhaite que l’équité de genre soit une réalité en Haïti. Ce combat contre l’exclusion l’a conduit au poste de responsable de Communication de la structure Culture en 3 Dimensions (C3D), une association faisant la promotion pour l’accompagnement, la médiation et l’inclusion. Pour ce qui a trait à l’implication dans la protection de l’environnement, l’écologiste juge insuffisant le nombre d'engagés dans cette lutte. « Les médias et la classe politique haïtienne devraient s’impliquer davantage vu l’urgence qu’engendrent la pollution plastique, le déboisement, la déforestation ou encore la perte de notre biodiversité », argumente-t-elle tout en soulignant la nécessité pour l’Etat haïtien de prioriser les questions liées à l’environnement.
Fabiola Fanfan
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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