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« Espoir », une initiative estivale pour l’épanouissement des enfants de Carrefour

Pour contribuer à l’accompagnement psychosocial des enfants et adoslecent.es, le Club Santé mentale de Carrefour (CSMC) organise un camp d’été pour environ 300 enfants et adolescent.es. La peinture, le macramé, le crochet, l’éducation sexuelle ou encore l’assistance psychologique sont au menu de cette activité estivale devant durer environ un mois.




Il est 9 heures du matin. Nous sommes à l’église Frères unis, à l’avenue Christophe Chanel, localité de la commune Carrefour, au sud de Port-au-Prince. Sur la cour de l’établissement, des enfants jouent ensemble. Lorsque 10 heures sonnent, ils se regroupent dans des salles où des livres, de la peinture et de matériels de crochets les attendent pour démarrer une nouvelle journée d’apprentissage. Une ambiance chaleureuse règne dans ce camp d’été baptisé « Espoir » qui est à sa deuxième semaine d’activités. 


Environ 300 enfants et adoslescent.es issus des 13 sections communales de Carrefour prennent part aux différentes activités comme la lecture, la poésie, la peinture, le crochet, le macramé, la danse, les formations sur la protection de l’environnement, le recyclage et autres. 


Mackendy Dort est le président du Club Santé mentale de Carrefour (CSMC), structure responsable de cette initiative. Vêtu d’un jeans bleu et d’une chemise de la même couleur, il fait le va-et-vient dans les salles pour assurer la coordination. « Le projet a été mis sous pied pour répondre à la demande de nombreux parents qui fréquentent le Club. Des parents voulant notamment faire voir des psychologues à leurs enfants dont l’attitude a changé avec la détérioration de la situation sécuritaire », nous fait-il savoir. 


Les ateliers aident les enfants à penser à autres choses que leurs vécus familiaux ou la situation du pays. Selon le responsable, le projet s’inscrit, entre autres, dans un cadre psychologique. « Les enfants ont accès à des personnels en santé mentale. Des ateliers sur la gestion du stress sont organisés. Nous créons des jeux avec eux puisque la psychologie marche avec le divertissement. Pour se concentrer, il faut avoir aussi l’épanouissement », souligne M. Dort.


S’épanouir en apprenant


Nous arrivons à la mi-journée. Les adolescent.es laissent les activités pratiques pour s’installer dans une grande salle. L’heure est à la séance d’éducation à la sexualité. Muni de son speaker et de son microphone, Jameson Marcelin assure le rôle de facilitateur. Les discussions portent sur l’hétérosexualité. Les interactions animent la salle. « En dépit du fait que le sexe anime la vie de tous, il est toujours difficile pour certains parents d’aborder ce sujet avec leurs enfants. Cela est dû à des facteurs culturels », a fait savoir M. Marcelin à Enquet’Action.


L’étudiant finissant en sociologie estime que cette démarche offre aux adolescent.es un espace de discussion sur la transformation dans leurs corps et sur les implications des rapports sexuels. Selon lui, tout jeune mieux formé sexuellement peut éviter certaines situations. « Elles sont nombreuses, les personnes qui n’ont pas une compréhension sur le consentement. Il en est de même pour des jeunes qui n’ont pas de connaissances approfondies sur la puberté. N’étaient-ce pas ces tabous, le viol, l’agression sexuelle et le harcèlement n’auraient pas été banalisés en Haïti », assure-t-il.


Une opinion que partage Mackendy Dort. D'où l'existence de cette séance d’éducation sexuelle. « Souvent, les parents n’ont pas de temps pour éduquer leurs enfants dans ce sens. Ce sont des étrangers qui, très souvent, abordent mal le sujet. Ce qui peut avoir des conséquences désastreuses », souligne le numéro un du Club de Santé mentale de Carrefour. 


Espoir, un projet fidèle à son nom ?


En plus des séances de travaux pratiques et d’éducation sexuelle, le camp d’été initie les participant.es à l’entrepreneuriat. Histoire d’être fidèle à son appellation : Espoir. Sony Exumé, un des bénéficiaires, ne cache pas sa joie. « C’est une belle opportunité. J’ai beaucoup appris à travers ce projet. Des connaissances qui peuvent m’aider à l’avenir », dit-il. 


L’adolescent compte dupliquer ce qu’il a appris sur la gestion des déchets et la peinture. « Je vais partager ces connaissances avec mon entourage. Aussi, vont-elles m’aider à gagner de l’argent. Plus de personnes devraient participer à ce genre d’activités qui poussent les enfants et adolescent.es à penser positivement », soutient M. Exumé.


Pour sa part, Berlande Vital, une autre participante, est persuadée que l’instruction qu’elle reçoit dans ce camp peut l’aider sur le plan économique et social. « J’ai beaucoup appris sur la peinture et sur la gestion de déchets. Avant la fin de ce camp d’été, j’aurai la possibilité de faire des valises à partir des sachets d’eau », affirme-t-elle. 


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