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Haïti : Des gangs créés et instrumentalisés à des fins politiques et économiques

La région métropolitaine de Port-au-Prince est sous le contrôle des gangs armés. Les populations des quartiers populaires sont contrôlées, chassées, voire massacrées lors des opérations criminelles orchestrées par les gangs. Le groupe d’experts des Nations Unies révèle, dans leur rapport, que ces gangs sont créés et instrumentalisés entre autres, pour contrôler et réprimer les mobilisations populaires et gérer des intérêts économiques.


« Depuis la présidence de François Duvalier et en particulier depuis celle de Michel Martelly, les gangs sont utilisés pour perturber les processus politiques, intimider l’opposition et la population en général et s’assurer des votes et des profits économiques », ont écrit les experts onusiens dans leur dernier rapport sur Haïti. Ils révèlent que les gangs ont été multipliés surtout en 2018, sous la présidence de Jovenel Moise, président choisi par Michel Martelly lui-même pour continuer sa politique.


La demande de reddition de compte popularisée sous le nom de Petro challengers, où les populations exigeaient un procès proportionnel à la dilapidation des fonds Petrocaribe. Lequel mouvement fait partie des menaces que les politiques devaient minimiser en se servant des hommes armés pour brutaliser et discréditer les mouvements des rues, selon le rapport. À cela s’ajoutent les mouvements de contestations dénommés « Peyi Lòk » mis en place pour faire pression sur les gouvernements.


Les révélations des experts viennent tout juste après que certains dominicains ont proposé aux gouvernants de leurs pays d’utiliser des gangs armés pour perturber et stopper la construction du canal d’irrigation se transformant en un mouvement de résistance et de contestation à Ouanaminthe, au nord-est du pays. « On estime qu’il y a environ 200 gangs opérant en Haïti », note le groupe d’experts soulignant qu’au moins 23 gangs opèrent dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.


Depuis le massacre de La Saline en 2018, les gangs armés continuent leurs assauts sans trouver aucune résistance sur le terrain. Martissant, Village de Dieu, Cité Soleil, Bel’air, Carrefour, Plaine du Cul-de-sac, Tabarre et maintenant Carrefour-feuilles sont mis sous les verrous avec les gangs armés. Les gangs ne sont pas les seuls à réprimer les mouvements populaires, la police nationale a aussi son triste et lourd bilan en termes de violences face aux mouvements des rues.


Jean Robert BAZILE

Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.


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