« Les gangs ont continué de recourir à la violence sexuelle, en particulier les viols collectifs et les mutilations, pour répandre la peur et punir les populations sous le contrôle de leurs rivaux », révèle le rapport du Service des droits de l’homme du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) publié ce 31 aout 2023.
À la mi-avril, lors d’une attaque menée contre la population de Brooklyn (Cité Soleil), au moins 49 femmes ont été violées par des éléments du G-9 et alliés, dans une zone connue sous le nom de « Dèyè Mi » (« derrière le mur », en créole haïtien) alors qu’elles tentaient d’échapper à la violence armée. Après avoir été violées, sept des victimes ont été tuées et leurs corps jetés dans un site abandonné.
Dans cette zone, les femmes et les filles ont continué à être quotidiennement exposées au risque d’être violées par des éléments de gangs lorsqu’elles tentaient de se rendre au travail ou d’accéder à des services. « Si les gangs utilisent les violences sexuelles comme une arme contre les populations vivant sous le contrôle de gangs rivaux, ils commettent aussi des actes similaires contre les femmes et les filles habitant des quartiers sous leur influence », affirme l’ONU.
À titre d’exemple, le 25 mai, deux femmes d’une vingtaine d’années qui cuisinaient pour des membres de gangs ont été collectivement violées, puis brûlées vives après avoir été accusées de partager des informations sur le gang avec leurs proches. « Les violences sexuelles, notamment le viol et l’exploitation sexuelle, ont continué d’être utilisées dans les zones contrôlées par les gangs comme une arme pour répandre la peur et punir les populations », lit-on dans le document.
Les services médicaux, psychologiques et socio-économiques disponibles pour les survivantes de violences sexuelles en Haïti sont largement insuffisants dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Ils sont presque inexistants dans le département de l’Artibonite où les gangs ont de plus en plus recours à ce type de violence pour terroriser la population.
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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