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L’insécurité persistant assombrit l’avenir en Haïti

En pleine résurgence de la violence armée, Haïti se retrouve dans une impasse difficile où la gouvernance politique, les institutions politiques et l’État s’enlisent dans un chaos qui ne dit pas son nom. C’est dans ce contexte que le pays ne cesse de réclamer la rentrée d’une force militaire internationale en vue de stabiliser la situation.


Les autorités haïtiennes se sont montrées dépassées par les gangs armés et incapables de mettre en œuvre des mesures pour assurer la sécurité des vies et des biens depuis au moins cinq ans. En octobre dernier, lors d’une réunion, l’ONU a autorisé le déploiement d’une force de sécurité internationale, dirigée par le Kenya devant aider la police haïtienne à faire face à la flambée de violence des gangs et à rétablir la sécurité.


Quelque temps après qu’un tribunal kényan ait bloqué le déploiement de la police kenyane pour diriger la mission en Haïti, le parlement du pays a donné ce jeudi, son feu vert à l’envoi des policiers kényans devant faire partie de la force multinationale de soutien à la sécurité en Haïti.


UN ÉTAT SANS AUTORITÉS ÉTABLIES


Depuis plusieurs mois, Haïti ne compte aucun élu en raison de l’annulation répétée et continue des joutes. Pas de sénateurs, pas de députés et de maires sortis dans les élections.


La situation du pays s’était détériorée avec l’assassinat du président haïtien Jovenel Moise le 7 juillet 2021 qui a exacerbé la fragilité politique et économique facilitant la capacité des gangs à accroître leur pouvoir et leur contrôle sur le pays. À la suite de l’assassinat du président, le Premier ministre Ariel Henry assure la présidence par intérim. Un leadership dépourvu de mandat constitutionnel et contesté par des franges de la société.


Ariel Henry est au pouvoir depuis deux ans et demi sans avoir pu réaliser les moindres promesses faites dans un accord signé avec des partis du pouvoir et de l’opposition — dont l’établissement d’un climat de paix et des élections crédibles, honnêtes et démocratiques.


Diverses missions régionales ont séjourné dans le pays ces derniers mois dans le cadre de dialogues interminables avec différents acteurs politiques en vue de trouver une solution à la crise. Des dialogues et des missions qui ont toutes échoué.


Déjà, au sein de la vie politique, on évoque la possibilité du départ du Premier ministre Dr Ariel Henry à partir du 7 février prochain alors des acteurs soulignent de préférence qu’il ne peut avoir une ‘’transition dans la transition’’ arguant que le chef du gouvernement doit rester jusqu’aux élections de nouveaux élus.


UN PAYS DIRIGÉ PAR DES GANGS


L’escalade de la violence dans certaines communes du département de l’Ouest, notamment dans la Plaine du Cul de Sac et Cité-Soleil, a entrainé́ de nouveaux déplacements vers des sites et des familles d’accueil. Cette situation affecte la vie quotidienne en Haïti par sa brutalité et son insécurité.


Cité-Soleil, le plus grand bidonville présismique du pays a connu ces derniers jours un regain d’actes de violence marqué par la reprise des affrontements entre groupes se battant pour la conquête de nouveaux quartiers quelques jours après la ‘’mort’’ d’un puissant chef de gang de la commune. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, voire blessées, dont des membres de la population civile et des bandes rivales, selon des organismes de défense et de promotion des droits humains.


Depuis la reprise de ce conflit armé, aucun camion n’arrive à quitter le terminal Varreux fournissant le pétrole à toute la région métropolitaine. Une situation risquant de créer à nouveau une pénurie persistante de carburant aggravant du coup la situation humanitaire.


Entre 200 à 300 gangs opèrent en toute impunité actuellement dans tout le pays. Les groupes les plus puissants contrôlent jusqu’à 80 % de la région de Port-au-Prince où ils font régner la terreur jour et nuit.

Entre le 1er janvier et le 30 septembre 2023, 5 mille 599 cas de violence liés à des groupes armés ont été enregistrés, dont 3 mille 156 meurtres, 1 159 blessés et 1 284 enlèvements, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH).


DES MILLIERS DE DÉPLACÉS VIVANT DANS DES CONDITIONS INHUMAINES


Près de 200 mille personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Des chiffres qui ne cessent d’être revus à la hausse en raison de la prise de nouveaux territoires par les groupes armés qui s'étendent de plus en plus ces dernières années.


Jusqu’à présent, plusieurs centaines d’enfants n’ont pas encore la possibilité de faire leur rentrée à l’école en raison du fait que de nombreux établissements scolaires sont pris d’assaut par les gangs, sans compter celles qui sont occupées par des déplacés ou du moins les locaux abandonnés dans les zones occupées par les gangs armés agissant en toute impunité dans l’indifférence totale des autorités.


Les violences sexuelles, y compris les viols collectifs, sont utilisées par les gangs et les groupes criminels comme une arme pour contrôler et terroriser les populations dans les zones contrôlées par des groupes rivaux. Sans oublier la multiplication des cas d’enlèvements, des attaques et conflits armés.


5,2 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire et 4,3 millions de personnes sont en situation de crise alimentaire, selon les institutions humanitaires travaillant dans le pays.


Milo Milfort

Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.


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