Miradieu Faustin et Jeantel Joseph qui sont respectivement ex-directeur adjoint et commandant en chef de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP) sont accusés « de complicité d’assassinat » commis au préjudice de Jovenel Moise assassiné dans sa résidence privée en juillet 2020. C’est du moins ce que révèle l’ordonnance de Walther Voltaire, juge instructeur du dossier demandant « qu’ils soient pris de corps et écroués à la prison civile de Port-au-Prince, s’ils ne s’y trouvent déjà̀ ». Le hic c’est que l’une des maisons phares des comploteurs a été surveillée par des agents de la BSAP, donc les ex-responsables font partie des 51 personnalités renvoyées devant le Tribunal criminel pour y être jugées.
« [Miradieu Faustin] était chargé d’établir contact avec différents chefs de gang du pays, afin de trouver des armes à feu pour le compte des mercenaires, tandis que l’inculpé Jeantel Joseph, ex-directeur général de l’Agence Nationale des Aires protégées (ANAP), avait pour mission lui-même de gérer l’installation des mercenaires durant leur séjour au pays », lit-on dans le document. Une maison située à Delmas 60 dans laquelle les auteurs intellectuels, co-auteurs et hommes de main de l’assassinat du président Jovenel Moise avaient l’habitude de se réunir pour comploter contre le président a été sécurisé par la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP) avant l’assassinat du président Moïse, selon l’ordonnance du juge instructeur. Ce que témoignent plusieurs procès-verbaux d’interrogatoire versés au dossier.
Faustin Miradieu, chargé de sécuriser l’espace…
Faustin Miradieu, filleul de l’inculpé Joseph Badio, notamment formateur et ex-directeur adjoint de la BSAP qui se trouvait dans cette maison, est « sans bruit ni tempête, fait obligatoirement partie des hommes armés qui ont ôté la vie du Président Jovenel Moise », « d’où une poursuite vers son inculpation sera inévitable », rapporte l’ordonnance de plus de 120 pages. Suite à une question faite à Faustin Miradieu par le Cabinet d’Instruction concernant la nature de sa participation à l’assassinat du président Moise, il a répondu en ces termes « complicité ».
M. Miradieu, homme à tout faire à la fois de Jeantel Joseph et de Joseph Félix Badio en plus d’être le filleul et le compère de ce dernier, plaçait ses agents qui montaient la garde autour de la maison sise à Delmas 60, où le docteur Christian Emmanuel Sanon organisait ses fameuses réunions à caractère politique dans le but de renverser le Président Jovenel Moïse et de conquérir le pouvoir.
Jeantel Joseph avait son président en poche
De l’interrogatoire de Joseph Félix Badio, il ressort que Jeantel Joseph, alors Commandant en chef de la Brigade de Sécurité des Aires protégées (BSAP), était de mèche avec les mercenaires, notamment James Solage et Joseph Vincent. « Jeantel Joseph souhaiterait avoir Smith Magny pour remplacer le Président, Renald Luberus voudrait avoir Valbrun Lyonel et Line Balthazar — pour Claude Joseph c’est Martine Moïse — qui voudrait également Claude Joseph avec conditions de remettre le pouvoir à cette dernière après le provisoire et une fois que le forfait a été réalisé ».
Invité tant par la Direction centrale de la Police judiciaire que par la Chambre d’Instruction criminelle tout le long de l’enquête à venir clarifier des faits qui lui sont imputés, Jeantel Joseph a toujours répondu aux abonnés absents, dénonce l’ordonnance. Suivant le rapport adressé par la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) à la Chambre d’Instruction criminelle, Jeantel Joseph avait fourni la logistique nécessaire aux mercenaires durant leur séjour en Haïti jusqu’à la date fatidique. « Les données de l’enquête permettent de rassembler des charges concordantes et des indices suffisants pour établir l’implication de l’inculpé Jeantel Joseph dans les faits à lui reprochés, pourquoi renvoi sera ordonné contre lui », peut-on lire dans le document judiciaire.
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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