C’est autour du thème « Égalité de genre et droits des femmes » que la Solidarité des Femmes haïtiennes Journalistes (SOFEHJ), Karavan Fanm Pou Chanjman (KFPC) et l’Office de la Protection du Citoyen et de la Citoyenne (OPC) ont lancé la première édition de l’Université Féministe d’été, ce mercredi 16 août 2023 à Port-au-Prince. Plusieurs dizaines de personnes ont pris part à cette initiative qui va durer dix jours, à en croire les organisateurs.
Dans son discours de circonstance, la coordonnatrice de Solidarité des Femmes haïtiennes Journalistes (SOFEHJ), Martine Isaac a fait savoir que la première édition de l’Université Féministe d’été rentre dans le cadre des célébrations de la 15e année d’existence de la structure qu’elle dirige. « Cette initiative que nous organisons du 16 au 25 août veut contribuer au renforcement des femmes haïtiennes », affirme-t-elle. Durant ses 15 ans, la SOFEHJ a fait de la sensibilisation et des plaidoyers, ses priorités afin de contribuer à une meilleure représentativité des femmes dans les médias en particulier, la société en général. C’est dans cette même perspective qu’elle s’associe avec les différents partenaires pour la tenue de cette formation, qui a pour objectif d’amener les acteurs sociaux à unir leurs forces et assumer leurs responsabilités dans la construction d’une société égalitaire, confie Mme Isaac.
Pour sa part, la coordonnatrice de Karavan Fanm Pou Chanjman (KFPC), Yolette Mingual informe que cette initiative est mise en œuvre en vue de renforcer les connaissances et susciter l’engagement des jeunes et des membres d’organisations de femmes et de la société civile, autour de la problématique des inégalités et disparités de genre. « Aujourd’hui, la question de l’égalité de genre et droits des femmes figure parmi les préoccupations de l’international », rappelle-t-elle. En ce sens, elle invite le Gouvernement à mettre en place des stratégies et plans d’action pour y remédier. Elle confie qu’au cours de ces dix jours, les bénéficiaires de ces formations seront mieux outillés pour pouvoir comprendre les enjeux et défis liés à cette problématique en lien étroit avec les objectifs de développement durable (ODD). En outre, elle assure que l’Université Féministe d’été accompagnera les apprenants tout au long de l’apprentissage qui les permettra de profiter de bonnes pratiques et des orientations qui rejoignent l’ODD 5 demandant aux États de parvenir à l’égalité des genres et d’autonomiser toutes les femmes et les filles d’ici 2030.
De son côté, le protecteur du citoyen Renan Hédouville salue les organisations qui ont décidé de mettre sur pied cette initiative malgré les problèmes sociaux et politiques du pays. « La question de droit de la femme doit rester au centre de toutes les questions concernant l’avenir d’Haïti », martèle-t-il, mentionnant que le plaidoyer pour le droit des femmes doit être poursuivi, car elles font face à beaucoup de difficultés. Dans les plaidoyers et plaidoiries pour les droits humains, notamment les femmes, on ne peut pas mettre de côté les outils académiques, revendique-t-il. Le protecteur du citoyen rappelle que les femmes et filles sont en proie à des violences et à la criminalité qui s’installent dans le pays, prenant l'exemple des violences des gangs dans le quartier de Carrefour-Feuilles. « Ce qui se passe à Carrefour-Feuilles aujourd’hui est le pire cauchemar pour le droit de l’homme, pour les plus vulnérables. Quand il y a de l’insécurité, quand les bandits défient les autorités, les premières victimes sont les femmes, les filles et les enfants », déplore M. Hédouville.
Pour sa part, dans son allocution, la ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Dre Sofia Lauréus félicite cette démarche qu’elle estime louable, visant à promouvoir l’engagement de tous les actrices et acteurs dans la lutte pour l’égalité de genre en Haïti. Le ministère qu’elle dirige dont la mission est d’œuvrer à l’émergence d’une société égalitaire est heureux de constater les organisations féministes haïtiennes continuant d’agir à travers des formations et des sensibilisations des acteurs autour de l’égalité entre les sexes qui demeurent un des enjeux majeurs pour un développement durable et équitable en Haïti. « L’Université Féministe d’été est un moyen pour les groupes cibles d’acquérir une formation théorique liée à l’égalité de genre et les droits des femmes pendant l’été. C’est un événement consacré exclusivement aux renforcements des mouvements de droits des femmes haïtiennes », avance la ministre.
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