Le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition a doublé dans le département de l’Artibonite et a augmenté de manière significative au cours des derniers mois, a révélé le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Le taux de malnutrition aiguë sévère est passé de 0,8 % en 2020 à 1,7 % en 2023. Actuellement, plus de 3 mille 400 cas de malnutrition aiguë sévère et modérée sont traités dans le département sur les 32 mille 100 enfants dépistés.
CP: Reuters
« La malnutrition n’est pas seulement une question d’alimentation ou de soins de santé ; c’est un problème qui exige une action globale. L’éducation, les filets de sécurité sociale et d’autres mesures d’éradication de la pauvreté tenant compte de la nutrition sont tout aussi essentiels », a fait savoir Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti. Le paysage socio-économique d’Haïti s’est rapidement détérioré en raison de la violence prolongée et de l’insécurité généralisée entraînant une hausse inquiétante des taux de malnutrition dans tout le pays. Une intervention immédiate est essentielle pour empêcher une plus grande détérioration des conditions nutritionnelles et réduire la mortalité liée à la malnutrition.
Comme l’indique la dernière enquête nutritionnelle SMART, qui a révélé des niveaux alarmants d’émaciation dans tout le pays, plus de 100 000 enfants de moins de cinq ans ont un besoin urgent de traitement pour une émaciation sévère. La situation est particulièrement préoccupante dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite.
Les catastrophes météorologiques ont engendré 43,1 millions de déplacements internes d’enfants dans 44 pays, dont Haïti sur une période de six ans. Soit environ 20 000 par jour, indique une nouvelle analyse publiée ce 6 octobre par l’UNICEF. Les inondations fluviales pourraient, à elles seules, déplacer presque 96 millions d’enfants au cours des 30 prochaines années, d’après cette nouvelle analyse.
Premier du genre dans le monde à s’intéresser au nombre d’enfants qui ont été contraints de partir de chez eux entre 2016 et 2021 en raison d’inondations, de tempêtes, de sécheresses et de feux incontrôlés, le rapport Enfants déplacés par les changements climatiques établit des projections en la matière pour les trois prochaines décennies. « Imaginez la terreur d’un enfant qui voit sa communauté ravagée par un feu incontrôlé, une tempête ou une inondation », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF.
Les inondations et les tempêtes ont donné lieu à 40,9 millions de déplacements d’enfants entre 2016 et 2021, soit 95 % du nombre total recensé — une situation qui s’explique en partie par un meilleur signalement et par une augmentation des évacuations préventives. Haïti, par exemple, pays à haut risque de déplacements d’enfants liés à des catastrophes, est également en proie à la violence ainsi qu’à la pauvreté et pâtit d’un manque d’investissements dans des mesures d’atténuation des risques et de préparation.
S’appuyant sur un modèle de risque de déplacements liés aux catastrophes mis au point par l’Observatoire des situations de déplacement interne, ce rapport prévoit que les inondations fluviales pourraient déplacer presque 96 millions d’enfants au cours des trois prochaines décennies, d’après les données climatiques actuelles, tandis que les vents cycloniques et les ondes de tempête sont susceptibles de provoquer respectivement 10,3 millions et 7,2 millions de déplacements d’enfants sur la même période. Or, la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques s’accentuant sous l’effet des changements climatiques, le bilan réel sera très certainement plus élevé.
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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