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Les étudiants.es de la Faculté́ des Sciences humaines en proie à une insécurité alimentaire aiguë

162 gourdes. C’est la somme journalière moyenne dont dispose un.e étudiant.e de la Faculté des Sciences humaines (FASCH) pour se nourrir. C’est du moins ce que révèle une enquête menée en mars 2023 auprès d’une vingtaine d’étudiants.es de cette entité de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Une réalité contée par la photographe artistique Tania Jean Louis au travers d’une série photographique que le média numérique d’information et d’investigation en ligne Enquet’Action vous invite à découvrir.



Constatant la mauvaise alimentation dans les facultés publiques, une enquête a été réalisée à la Faculté des Sciences humaines avec une vingtaine d’étudiant.e.s révélant avoir en moyenne 162 gourdes (1,2 dollar américain) par jour pour se nourrir. Pourtant, un plat chaud peut coûter entre 250 à 500 gourdes et une boisson gazeuse entre 75 à 100 gourdes.


Comment un.e.étudiant.e parvient-il/elle à se nourrir avec 162 gourdes « sainement » tous les jours, nous nous sommes demandés. Nous avons essayé d’y répondre en associant différentes possibilités qui s’offrent aux étudiants.es dans ladite faculté et son voisinage. Avec la moyenne obtenue, les possibilités sont restreintes autant que les choix qui se révèlent très limités. Ils.elles se contentent d’un « pate kòde » chez Maudelaine coûtant entre 125 à 150 voire 200 gourdes, d’un « pen a manba (pain avec du beurre de la cacahouète) » chez Lesage ou d’un plat de « fritay (fritures) » chez Maana pour avoir un minimum de disposition durant les cours.


« Ce sont des aliments de survie qui ont un très faible apport nutritionnel », révèle le nutritionniste Wilner Pierre dans une interview exclusive — lequel nous avons présenté les menus en photo. Le spécialiste souligne que de meilleures pratiques nutritionnelles favorisent la productivité intellectuelle. « Les étudiant.e.s qui dépensent un taux élevé de calories doivent consommer des fruits et légumes. Ils.Elles doivent également faire l’équilibre alimentaire en associant les trois types d’aliments », précise-t-il.


Des conséquences désastreuses en perspectives


« Le fait de consommer quotidiennement le « pate kòde », des boissons gazeuses ou encore le dombreuil, aura des effets néfastes sur la santé des consommateurs. Cela va développer de la malnutrition chronique, le diabète, l’hypertension, un haut taux de cholestérol, de l’insuffisance rénale et d'autres maladies », informe le nutritionniste Wilner Pierre.


En guise de solution à ce problème majeur, il propose la création d’une cafétéria fonctionnelle dans toutes les universités du pays. Un espace qui pourra permettre à la communauté estudiantine d’avoir accès à une alimentation équilibrée. Face à cette proposition, ne serait-il pas judicieux de la part du Rectorat de l’Université d’État d’Haïti d’avoir un budget pour financer les cafétérias des entités facultaires ?


Une réalité beaucoup plus complexe


L’objectif est bien de réaliser un projet photo pour susciter l’intérêt public sur l’alimentation des étudiants.es de l’Université d’État d’Haïti (UEH) particulièrement ceux et celles de la Faculté des Sciences humaines (FASCH).


Toutefois, cette réalité s’inscrit dans la crise sociopolitique à laquelle Haïti fait face. L’inflation a atteint 48,3 % en janvier 2022. Ce qui a entraîné une forte dépréciation de la monnaie locale qui est la gourde. En septembre 2023, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait recensé plus de 3,8 millions d’Haïtiens.es en insécurité alimentaire parmi lesquels se trouvent des enfants, des adultes, des nouveau-nés et des étudiants.es.

Cette dernière catégorie qui, dans un futur proche, doit assurer la relève. En d’autres mots, les étudiant.e.s ont pour rôle de contribuer au bien-être de la société, donc, de contribuer à remplir la mission de l’université. Une Institution qui a été créée dans le but de permettre à l’homme de produire, de conserver et aussi de transmettre des savoirs jugés utiles pour la société́ dans une perspective de progrès et de développement.


Pour cela, les besoins vitaux de ces étudiants.es doivent être satisfaits, notamment se vêtir, se loger et se nourrir. Car, l’alimentation joue un rôle essentiel dans la construction et la transformation du corps et de la mémoire d’un individu.


Tania Jean-Louis

Photographe artistique

Journaliste






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