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MagHaïti, 10 ans déjà : Plus qu’un média, une école !

Le média en ligne MagHaïti fête cette année ses 10 années d’existence dans le secteur. Formation de jeunes journalistes, offre de visibilité à de jeunes talents… sont quelques-unes des réalisations à l’actif de ce journal en ligne qui publie en français, anglais et créole. Enquet’Action est allé à la rencontre de son fondateur Franciyou Germain.

En 2014, MagHaiti a lancé son Web TV baptisée Alolakay (www.alolakay.tv) pour mieux vendre la culture haïtienne. « Notre plus grande réussite a été la création du premier fact-checker haïtien connu sous le nom de T-Check Haïti (www.ticheck.org).


« Le bilan est assez positif », a lancé d’entrée de jeu Franciyou Germain, patron de MagHaiti en entrevue exclusive à Enquet’Action. Le média qu’il dirige est une société formée de trois agences de presse en ligne : MagHaïti, Alolakay TV, T-check Haïti et la compagnie Quiet Production. Sa mission : former et informer la population. « Durant les 10 dernières années, nous avons formé des dizaines de journalistes sortant directement des écoles de communication et d’universités. Ils ont fait leurs [premières] armes avec nous pour affronter le marché du travail. Ils sont partout dans les grands médias de la capitale », revendique M. Germain qui affirme que le public appelle MagHaïti, Atletico de Madrid.


« Nous préparons des joueurs quand Barcelone et le Real Madrid sont en baisse, ils nous sollicitent pour renforcer leur équipe ». Guerking Souffrant, propriétaire du média en ligne “Passion Info Plus” ; Clifford Dubois de “Le Quotidien News”, Féderson Jeune, fondateur de la compagnie Innovare Capital Investment ; Thonywood Antoine, propriétaire de ThonyWood TWAMS, font partie d’une longue liste de journalistes qui ont débuté avec MagHaiti. Des journalistes professionnels comme Godson Lubrun (propriétaire de Radio Top Haïti) et Milo Milfort (journaliste enquêteur) ont aussi embrassé le projet et ont réussi à se tailler une belle réputation sur la plateforme.


« Nous avons aussi donné beaucoup de visibilité à des centaines de jeunes chanteurs, slameurs, écrivains, poètes, entrepreneurs… Après 10 ans, nous avons construit un grand réseau de ressources humaines diversifiées », a souligné le responsable. En 2014, MagHaiti a lancé son Web TV baptisée Alolakay (www.alolakay.tv) pour mieux vendre la culture haïtienne. « Notre plus grande réussite a été la création du premier fact-checker haïtien connu sous le nom de T-Check Haïti (www.ticheck.org). Avec cet outil, nous menons un combat acharné contre les fake news et les manipulations des politiciens », s’est-il félicité. MagHaiti se contente de fournir aux citoyens l’information exacte et fiable dont ils ont besoin pour fonctionner dans la société librement.


Dix ans, des projets et des défis immenses…


Le Groupe médias MAGHAITI travaille à mettre sur pied un studio audiovisuel dans la commune de Delmas. Par-là, le média souhaite donner encore plus de visibilité aux jeunes talents. Il envisage aussi d’inscrire Alolakay TV dans des plateformes de télévision comme Télé Haïti, Canal+ et d’autres plateformes populaires dans le monde. « Nous allons produire des émissions éducatives pour former nos fans, ainsi que des contenus pour les divertir. L’avenir de MagHaiti repose sur l’audiovisuel et nous allons faire en sorte de produire des contenus pertinents », projette Franciyou Germain, gestionnaire de profession. Comme média indépendant, MagHaïti a rencontré beaucoup de difficultés sur le plan économique et financier, puisque le Groupe n’accepte de fonds, ni de l’État haïtien, des entreprises commerciales. Encore moins des politiciens.


« Une façon pour nous de préserver notre Indépendance. Sachant qu’en Haïti, le sponsoring est souvent synonyme de dépendance », a-t-il indiqué. Un choix économique qui a mis en péril, de nombreuses fois, l’existence du média. « Assez souvent, nous nous trouvons dans une situation où la seule option est de laisser partir nos meilleurs rédacteurs après avoir dépensé beaucoup d’énergies à les former », regrette Franciyou Germain. Toutefois, le Groupe Média MAGHAITI a eu le soutien en 2018 de l’ambassade des États-Unis en Haïti pour le lancement de T-check Haïti. La Fondation Connaissance et Liberté (Fokal) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont aussi soutenu ce projet du 1er fact-checker en Haïti. Quant au financement du magazine, Franciyou Germain est le principal sponsor. Pour ce passionné des médias, MagHaïti n’est pas une structure à but lucratif, mais un outil essentiel pour l’avancement de la démocratie en Haïti.


« Actuellement, nous faisons face à des menaces de toutes sortes de la part de certains gangs et politiciens. Je vis en exil depuis deux ans et demi après avoir été victime d’agression en novembre 2019. Nos journalistes ne peuvent plus porter leur badge par peur d’être agressés à leur tour », a-t-il confié.


10 ans, entre célébrations et succès ?


À l’occasion de ses dix ans d’existence dans le secteur médiatique, le groupe média indépendant MagHaïti a lancé en août 2022 un concours de chant baptisé : "Suivre les traces de Christopher Laroche". Ce, dans le but d’honorer l’illustre chanteur Christopher Laroche, alias Freedom. Franciyou Germain croit qu’en 20 ans de carrière, Freedom a tracé une ligne et l’a suivie jusqu’au bout. Le nom de Chris n’a jamais été cité dans un scandale. « Pour rester fidèle à notre ligne éditoriale, il n’y a pas mieux que Freedom comme symbole pour ce concours », a avancé le responsable de MagHaiti. Plus de 650 mille gourdes de récompenses sont prévues pour les trois futurs gagnant.es du concours et des retombées promotionnelles pour les 10 finalistes.


De plus, les vainqueurs auront à produire une musique en collaboration avec Christopher Laroche. Cette initiative illustre parfaitement les débuts de MagHaiti. « Durant les 3 premières années, nous étions très populaires puisque nous avons mis l’accent sur le people et l’industrie musicale. Nous parlons là de plusieurs millions de visites par mois [sur le web]. À partir de 2016, nous avons fait le choix de professionnaliser notre magazine, ce qui a provoqué la perte d’une partie de nos supporteurs sur les réseaux sociaux », a souligné M. Germain. « Mais depuis 7 ans, a-t-il poursuivi, des lecteurs avisés nous suivent fidèlement et supportent notre lutte contre la corruption et le banditisme. Chaque jour, entre 4 000 et 15 000 personnes visitent notre site internet en quête d’actualités. C’est un grand exploit pour un média haïtien ! »


Réussite et critiques


En janvier 2022, MagHaïti a reçu le prix Freedom Of Speech à New York aux Etats-Unis. Une distinction créée par Farah Delance Foundationn dans objectif d’honorer les personnalités et institutions ayant apportées une contribution importante à leur communauté. Cependant, de l’avis de Franciyou Germain, propriétaire du groupe, sa plus grande réalisation a été la création du fact-checker T-check Haïti qui veut combattre les fake news et les manipulations. Il souhaite s’investir davantage dans le multimédia. Un domaine qui l’anime.

« Nous allons nous pencher sur l’audiovisuel avec des émissions adaptées à notre réalité et à nos besoins. Nous allons offrir des reportages, des émissions éducatives ainsi que des documentaires parce que le peuple mérite plus que des scandales sur les réseaux sociaux », a-t-il dit. Il souhaite faire du fact cheking son cheval de bataille. « C’était un domaine totalement vierge lorsque nous l’avons investi en 2016. Nous avons réalisé plusieurs grandes enquêtes qui ont provoqué mon exil », a soutenu M. Germain.


Jovenel Moise a menti à plusieurs reprises lors de la conférence de presse du 15 octobre (https://ticheck.org/desintox-jovenel-moise-a-menti-a-plusieurs-reprises-lors-de-la-conference-de-presse-du-15-octobre/), Réginald Boulos avait menti à la nation en 2018 (https://ticheck.org/dexintox-reginald-boulos-avait-menti-a-la-nation-en-2018/?fbclid=IwAR0RRQdrYqwxABKiB5oKE1XxYr2Kv8SOGIyDnhS7dT6gEAQQoFoEbVdrsxE ), Non, le groupe armé G9 n’a pas d’autorisation de fonctionnement du MAST (https://ticheck.org/desintox-non-le-groupe-arme-g9-na-pas-dautorisation-de-fonctionnement-du-mast/?fbclid=IwAR0RRQdrYqwxABKiB5oKE1XxYr2Kv8SOGIyDnhS7dT6gEAQQoFoEbVdrsxE ) sont quelques des travaux pour lesquels le responsable se trouve hors du pays. Une situation qui n’a pas fait bouger la ligne éditoriale de MagHaiti.


« Les autorités et les concernés ne veulent pas avoir affaire avec nous. Parfois, ils nous induisent en erreur juste pour se venger d’une critique antérieure. Ce qui provoque une lenteur de MagHaiti par rapport à l’actualité. Mais comme disait un ami : il vaut mieux rater un scoop que de s’excuser à la fin », avance-t-il. MagHaiti souhaite poursuivre ses travaux de critiques envers ceux qui ont la responsabilité de prendre des décisions qui seront profitables au peuple haïtien. Une attitude que beaucoup de lecteurs jugent trop catégorique.


« Nous ne pouvons pas être tendres avec des dirigeants qui sont corrompus et qui supportent le banditisme. Nous ne pouvons pas l’être aussi avec des opposants [au pouvoir en place] changeant régulièrement de position. Encore moins avec ceux qui n’ont que pour discours : incendier les entreprises commerciales », a-t-il précisé tout en concluant que c’est à MagHaiti de dénoncer les dérives et de proposer des alternatives concrètes.

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