top of page

Vivre dans l’enfer des territoires perdus contrôlés par les gangs armés

Plusieurs centaines de quartiers de Port-au-Prince et de villes de province d’Haïti sont sous l’emprise des gangs, ces cinq dernières qui ont vu la détérioration exponentielle du climat d’insécurité. Plus de 300 groupes armés contrôlent des pans entiers du territoire. Ils violent, volent, tuent et massacrent. Résistance est le mot qui résume la vie des populations vivant dans les zones de conflit.

CP:Chery Dieu-Nalio




Enquête


À Bel-Air, quartier situé au cœur du centre-ville de Port-au-Prince, depuis des années, la vie n’est plus la même. La zone se retrouve au cœur d’un conflit armé qui a connu des épisodes sanglants ayant fait déjà plusieurs dizaines de morts, des maisons détruites, des personnes brûlées vives et des milliers de réfugiés.es.

Ce vaste quartier présente le même schéma qu’un champ de bataille. Des herbes folles partout prennent place dans des espaces anciennement occupés par des maisons, des espaces de loisirs et des institutions. Et surtout des arbres poussent partout et en tout. La nature reprend lentement mais sûrement sa place. Des restes de maisons détruites ou abandonnées. Des rues immenses sont solitaires. L’omniprésence des ordures et des saletés s’affiche comme la preuve immuable de l’absence de l’État.


Ici, on y voit des restes de maisons incendiées. Des centaines de maisons abandonnées au gré des combats qui connaissent des petites trêves, mais ne s’arrêtent jamais. Là, on y voit beaucoup plus d’hommes que de femmes. Et surtout de jeunes hommes — et quelques jeunes filles — mais aussi quelques adultes refusant d’abandonner ce qu’ils ont pris des années à construire à la sueur de leur front. Des gens vivant pour la majorité, la peur au ventre et qui n’est véritablement pas libre de leur mouvement.

Tel est le tableau que présente le quartier de Bel-Air, en conflit et abandonné totalement par les autorités. C’est aussi le visage de plusieurs centaines d’autres quartiers pris en otage par les gangs qui sèment la terreur. C’est quasi le même portrait que présente le quartier de Brooklyn à Cité-Soleil que l’on a également visité plusieurs fois. La résistance est palpable !


En Haïti, depuis un certain temps, deux grandes coalitions de bandes armées s’affrontent. Il s’agit du G9 dirigé par l’ancien policier Jimmy Cherizier alias Barbecue et leur rival, le GPEP, dirigé par Gabriel Jean Pierre (Ti Gabriel). À Cité-Soleil par exemple, le quartier de Brooklyn est l’objet d’assauts constants de G9 qui ne jure que par sa conquête pour un contrôle total de la zone. Ces coalitions armées, sont soutenus par des acteurs du pouvoir, des hommes d’affaires et des politiciens dont certains ont été sanctionnés par l’international.


Des territoires perdus à jamais ?


Dans des espaces spécifiques et réservés — qui sont leur base — se retrouvent des hommes armés majoritairement des jeunes dans la vingtaine et trentaine. Ils entreposent leurs armes. Et à des carrefours, persistent des soldats qui assurent la garde. À chaque instant, la relève est assurée par d’autres. Des jeunes qui devraient être à l’école ou en train d’exercer un métier.


On n’est pas en Ukraine, mais de préférence en Haïti — entre autres dans le quartier de Bel-Air autant qu’à Brooklyn —, un pays sous l’emprise des gangs qui font la loi jour et nuit. Ces régions appelées : zones de guerre, zones de non-droit ou zones en conflit sont nombreuses et multiples en Haïti. On en trouve partout à Port-au-Prince qui est à 80 % contrôlé par des gangs au détriment des autorités qui ne font rien — mais également dans d’innombrables villes de province où les gens vivent jadis en paix. Ce sont les territoires conquis par des dizaines de jeunes hommes s’organisant en bandes armées.


« Dans ces zones, les populations s’organisent par de nombreuses façons. Certaines personnes abandonnent leur maison — d’autres résistent en y restant. Résister en faisant des petits commerces — entre autres — qui ne sont pas vraiment rentables pour eux. Des commerces qu’ils perdent le plus souvent au moment des affrontements », raconte Angelot Petit-Frères, un riverain de Bel-Air rencontré sur place.

À Bel-Air comme à Brooklyn, les lignes de front sont multiples. En Haïti, on les appelle VAR. Ce sont des frontières à ne pas franchir. Elles sont constamment dans la visière de l’adversaire. Ils sont faits de sacs de sable. À Brooklyn, dans la commune de Cité-Soleil, ils sont faits d’adoquins assemblés les uns contre les autres afin qu’ils soient infranchissables par des tirs. Même si dans le temps des soldats ont été tués dans leur parage. Sur tous les murs, on voit des RIP (Rest In Peace) pour des soldats tués, mais également des messages de résistance face aux ennemis. Sans oublier, des éclaireurs qui sont partout prêts à alerter les gangs de la présence de n’importe quel inconnu.


Vivre dans le total dénuement ?


Dans ces quartiers populaires, les populations vivent dans le dénuement le plus total. En guise d’exemple, Brooklyn à Cité-Soleil, c’est une catastrophe environnementale. La zone reçoit tout ce qui vient d’en haut transporté par les moindres gouttes de pluie. Raison pour laquelle — entre autres, il a été l’épicentre du rebondissement du choléra en octobre 2022. L’accès à l’eau et à l’assainissement est loin d’être une réalité. Ce, surtout à Bel-Air.


« Il n’y a pas d’eau potable dans la zone. Les habitants s’en procurent dans les camions qui ne viennent pas souvent », ajoute Angelot, habitant de Bel-Air au cœur de Port-au-Prince, appelant les instances concernées à venir en aide aux populations qui souffrent. Par rapport aux conditions lamentables d’existence de ces populations, des témoignages collectés sur place laissent croire qu’ils sont ravagés par des moustiques, les ordures sont omniprésentes et une fièvre intense s’installe.


Dans ces zones de conflits, nombreuses sont les écoles voire les églises qui sont transformées en base pour les soldats de la zone. À Cité Soleil, nous avons pu observer un établissement troué de balles pourtant flambant neuf poussant les enfants à prendre les pains de l’éducation dans des taudis non adaptés. À Bel-Air, quartier historique de Port-au-Prince, nous avons rencontré Steeve Laroche, professeur de carrière vivant depuis plus d’une trentaine d’années dans la zone. Il est donc témoin des derniers soubresauts qu’a connus le quartier ces dernières années. Il professe à l’École Dumarsais Estimé, fondée en 1946 sous la présidence de Dumarsais Estimé.


« On ne voulait pas que les conflits armés empirent la situation des enfants. Si on cesse de donner des cours, nos enfants vont se retrouver au cœur de ce conflit. Ce qui ne sera pas en faveur de la zone. On fait tout ce qui est dans notre possible », dit-il, soulignant qu’ils se réunissent en comité de gestion afin de pouvoir continuer à fonctionner.


« Pour pouvoir fonctionner dans une zone de conflit, on est obligé de s’accommoder. Se familiariser avec certaines personnalités de la zone qui veulent que les activités scolaires se poursuivent et qui veulent que la zone ne meure pas. C’est ce qui explique notre présence », ajoute-t-il à Enquet’Action admettant qu’en raison de l’insécurité grandissante, nombreux sont les enfants qui abandonnent l’école. Dans son école, les familles vivant dans les zones adverses n’envoient pas leurs enfants. Ce qui fait que l’institution fonctionne avec des effectifs réduits. Sans compter des enfants éparpillés qui abandonnent la zone où l’on a déjà connu des épisodes d’enfants tués en se rendant à l’école.


Parler de services sociaux dans les quartiers contrôlés par les gangs c’est questionner le rôle de l’État, souligne Djems Olivier, chercheur qui a produit sa thèse de doctorat sur ces quartiers en conflit. Ce sont des quartiers abandonnés par les pouvoirs publics, mais récupérés par les gangs qui s’érigent en autorité de substitution. Dans ces quartiers, ce sont les gangs et les ONG qui assurent le minimum de services sociaux qui pourraient exister.


« Ces deux acteurs, qui sont bien obligés de cohabiter, compensent l’absence de l’État. D’un côté, le chef de gang prétend faire du social ; de l’autre, les ONG profitent de l’absence de l’État pour construire leur légitimité. Ce sont deux acteurs qui participent à la fabrique et à la gestion de ces quartiers », soutient l’expert en considérant ces zones comme des territoires de la violence.

Pris au piège de la violence, les civils vivant dans les zones contrôlées par les bandes ne peuvent pas quitter leur domicile et n’ont pas accès à la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires et aux services de santé, constate-t-on.


L’accès coûte cher pour les ONG


Les attaques sont imminentes. Les entrées et sorties sont contrôlées, voire scrutées. Les non-habitués doivent voire les ONG doivent avoir l’autorisation du chef pour y rentrer. On parle même de la nécessité d’intenses négociations qui durent des mois pour débloquer l’accès à certaines zones clés, comme les routes essentielles menant au reste du pays à partir de Port-au-Prince. D’où, la question de négociations intenses et constantes auxquelles font face des acteurs de l’humanitaire dans ces quartiers précarisés. L’accès à cela se négocie parfois au prix d'échanges entre les deux acteurs.


Dans le rapport SCORE sur l’accès humanitaire : Haïti - Enquête sur la couverture, la portée opérationnelle et l’efficacité de l’aide humanitaire publié début août 2023, les acteurs de l’aide humanitaire ont insisté sur le fait que dans les zones de conflits, ils sont obligés de négocier de multiples fois. Par exemple, à Cité-Soleil, il existe 34 quartiers. Un représentant d’ONG a fait savoir que pour travailler, il faut négocier 34 fois. Une avec chaque quartier. « Ils ont décrit certaines zones urbaines où ils doivent négocier “rue par rue », lit-on dans le document.

Plus de 100 acteurs humanitaires sont présents en Haïti. La menace de la violence les empêche d’intervenir dans les lieux et au niveau requis pour répondre aux besoins.


« Ils ne sont pas seulement confrontés aux gangs criminels ; certaines organisations ont été accusées d’être complices des criminels en essayant de travailler dans des zones contrôlées par les gangs », relate le rapport.


Une stratégie élaborée en mai 2023 adopte une approche de coordination par zone, selon laquelle les agences, ayant une forte présence dans une zone particulière, jouent un rôle clé dans les négociations conjointes avec les chefs de gangs et les membres de la communauté. Ce qui a permis selon l’ONU de livrer de l’aide dans des zones auparavant inaccessibles de Port-au-Prince et de Cité Soleil. En outre, les Nations unies ont récemment établi un autre bureau de coordination et de négociation dans l’Artibonite. Les négociations sur l’accès sont d’autant plus difficiles dans le contexte haïtien qu’elles doivent avoir lieu dans des zones urbaines denses comme Port-au-Prince et Cité Soleil, ainsi que dans les provinces plus rurales. L’accès reste toujours fragile et doit être renégocié en permanence.


Un facteur atténuant important dans le contexte d’Haïti est que, contrairement à certains conflits civils, les organisations d’aide ne sont pas ciblées pour des raisons politiques et il est possible de se faire accepter par les communautés, y compris celles qui sont contrôlées par des gangs, à en croire le document.

« La violence à l’origine de tant de souffrances en Haïti est due à la défaillance de l’État et à l’effondrement des institutions plutôt qu’à un conflit militaire pour le contrôle du pays. Empêcher l’aide d’atteindre les populations n’est donc pas une stratégie », lit-on.

Comme les membres des gangs et leurs familles vivent dans les zones qu’ils contrôlent, ils ont des incitations personnelles et organisationnelles à permettre une certaine programmation de l’aide. Ce qui peut les rendre réceptifs aux négociations. Les services médicaux en particulier sont souhaités, bien que les installations soient souvent le lieu d’incidents, simplement parce que les membres des gangs subissent de lourdes pertes dans les combats. Un membre du personnel d’une ONG médicale habituée à travailler dans des contextes de conflits majeurs a déclaré qu’au début de l’année 2023, en Haïti, ils « traitaient plus d’hommes armés que de femmes ». Haïti, ils « traitaient plus de blessures par balle que partout ailleurs dans le monde ».


De l’extrême violence !


La violence liée aux bandes organisées a continué à s’intensifier et à se propager, a fait savoir le dernier rapport du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti publié début juillet 2023. « Les habitants des quartiers contrôlés par les bandes ont continué à être victimes d’une extrême violence, notamment de meurtres, de blessures, d’incendies, d’enlèvements, de disparitions et de restriction à la liberté de circulation », lit-on dans le document.


Les principales artères de Port-au-Prince et de ses environs sont restées sous le contrôle des bandes. Les camions et autres véhicules ont continué à être systématiquement extorqués, volés et détournés le long de ces routes. Dans les zones touchées par la violence en bande organisée, les activités économiques sont fréquemment paralysées. En outre, au moins 29 enfants ont été tués par balles lors d’affrontements entre bandes ou d’attaques ciblées contre la population. « Les affrontements et les attaques ciblées des bandes contre la population ont gagné en intensité, chacun de ces événements entraînant un nombre record de victimes dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince », relève le rapport onusien.


À Pétion-Ville et à Cabaret, des bandes ont attaqué les habitants, tirant sur des enfants, des femmes et des hommes qui tentaient de fuir les violences. « Dans ces zones, certaines victimes ont été décapitées, d’autres égorgées. Ces attaques ont souvent été perpétrées en même temps que d’autres violations des droits humains », à en croire ce rapport. La violence en bande organisée s’est propagée dans le département de l’Artibonite, avec de multiples affrontements notamment dans les communes des Gonaïves, de Liancourt, de L’Estère, de Petite-Rivière-de-l’Artibonite, de Saint-Marc et de Verrettes. Entre mai et juin 2023, au moins 60 personnes ont été tuées ou blessées dans des évènements liés à des bandes, contre 4 au cours de la même période en 2022. Dans ces localités, le nombre d’enlèvements signalés a connu une hausse (88 cas en mai, contre 36 en avril).


« Les femmes et les jeunes filles sont couramment victimes de viol. Des actes de destruction ou de pillage de maisons sont fréquemment signalés, et des milliers de personnes ont été déplacées », à en croire le rapport.

Les bandes continuent de recourir aux violences sexuelles, y compris aux viols collectifs et aux mutilations, pour terroriser et faire souffrir les populations sous le contrôle de bandes rivales. En avril 2023, lors d’attaques perpétrées par les bandes contre la population de Brooklyn, au moins 49 femmes ont été victimes de viols collectifs dans une zone appelée « Dèyè Mi ». Dans cette zone, qui est un espace ouvert qui sépare des quartiers contrôlés par des bandes rivales, les femmes et les jeunes filles courent tous les jours le risque d’être violées lorsqu’elles tentent de se rendre au travail ou d’accéder à des services. Après avoir été violées, sept victimes ont été tuées et leurs corps ont été jetés en public.


Les meurtres et les enlèvements ont augmenté pour la cinquième année consécutive au cours de la période considérée. Entre janvier et juin, les homicides ont augmenté de 67,5 % par rapport au second semestre 2022, ce qui correspond à un nombre record de 2 094 homicides enregistrés par la police nationale, contre 1 250 au semestre précédent. Les principaux auteurs sont des bandes sévissant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ainsi que dans le département de l’Artibonite. Au cours de la même période, les autorités ont enregistré 1 014 enlèvements (256 femmes, 13 filles et 24 garçons). Les bandes ont augmenté l’intensité et la gravité des attaques dans les localités de Source Matelas (Cabaret), de Brooklyn (Cité-Soleil) et de Onaville (Croix-des-Bouquets), toutes situées dans le département de l’Ouest.


Les gangs, l’État dans l’État !


Pour mieux comprendre la dynamique de fonctionnement de ces territoires, nous sommes allés (re) voir un spécialiste qui a travaillé sur la question. « On ne peut pas vivre dans des quartiers contrôlés par des gangs en dehors des stratégies de survie. C’est à partir de ces stratégies qu’on peut arriver non seulement à cohabiter avec les gangs, mais aussi à se battre contre la stigmatisation et la discrimination », souligne Djems Olivier, docteur en géographie. Parce que quand on habite des quartiers contrôlés par des gangs, on n’est pas bien vu par la société. On est étiquetés. Le reste de la société ne fait aucune différence entre les membres de gangs et les paisibles citoyens qui se battent pour leur survie.


« Quand on vit dans un quartier sous contrôle de gangs, on est pris entre l’enclume et le marteau. On peut être pourchassé par les gangs et stigmatisés par la société », continue l’expert.


L’État n’est pas présent dans ces quartiers. Autrement dit, il n’y a pas de cohabitation possible entre l’État et les groupes déviants, laisse croire Olivier. Et une ministre l’a très clairement reconnu récemment. Il existe des territoires perdus en Haïti. Cela sous-entend que l’État n’est pas présent dans ces territoires. « Les seuls représentants de l’État qu’on peut trouver dans ces quartiers ce sont les élus locaux. Ces derniers n’ont aucun pouvoir sur les gangs. Ce sont les gangs qui dictent les principes de fonctionnement de ces quartiers », a indiqué Djems Olivier. Donc, la présence de l’État dans ces quartiers n’est même pas symbolique.


Dans ces quartiers, ce sont les ONG qui assurent le rôle de l’État même si c’est au prix de sacrifices énormes parce que leurs installations sont souvent attaquées. Comme c’est le cas par exemple de l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) qui s’est vue obliger de fermer plusieurs de ses hôpitaux en raison d’incendies majeurs de sécurité mettant en danger la vie de son personnel.

L’État n’arrive même pas à contrôler la région métropolitaine de Port-au-Prince. Si l’État n’est pas présent à Port-au-Prince, dans l’Artibonite, à Cornillon-Grand Bois, comment voulez-vous qu’il soit présent à Grand-Ravine, à Village de Dieu ?, se demande le sociologue de formation rappelant que depuis plusieurs années, l’État a été pourchassé par les gangs au centre-ville de Port-au-Prince. Les bureaux publics n’arrivent plus à fonctionner au Bicentenaire. « Nous avons affaire à un État affaibli. Il ne s’agit pas d’un État faible, mais d’un État affaibli. Affaibli par les mauvaises pratiques de gouvernance. Affaibli par ceux-là mêmes qui avaient la responsabilité de mieux diriger le pays. L’État haïtien a été sabordé par ses dirigeants et des acteurs internationaux », relate Djems Olivier.


Les institutions républicaines ont été démantelées alors que l’existence de l’État se manifeste à travers ses institutions, croit Olivier, affirmant que nous avons aujourd’hui un État qui n’est plus en mesure de gérer son territoire. C’est en quelque sorte l’une des raisons qui pourraient expliquer la perte de contrôle de certains quartiers. « Pour reconquérir ces territoires perdus, il faut d’abord reconstruire l’État. L’État doit exister d’abord. Seuls le retour ou le (re) déploiement de l’État pourraient contribuer à réduire l’influence de ces acteurs. Ce retour doit se manifester par la disponibilité des services de proximité », conclut le socio géographe et professeur des universités.


Milo Milfort

Ce projet de contenus est soutenu par IFDD/OIF.

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating

À la une

bottom of page