La Communauté LGBT haïtienne a clôturé, ce samedi 24 juin 2023, la première édition de leur festival artistique et culturel à défaut de pouvoir défiler dans les rues en raison de l’homophobie régnante dans le pays.
L’Association Marasa Rak Ayiti (AMRA), l’Organisation des Citoyens évoluant pour les Droits Humains (OCEDH) et l’Organisation socioculturelle pour la Promotion des Droits Humains d’Haïti (OSCPDHH) ont clôturé, samedi dernier, la première édition du festival Festi Fierté. Organisé autour du thème « Nou tout ladan l », l’évènement, ayant eu lieu du 20 au 24 juin, avait pour but de lutter à travers la culture et l’art contre la discrimination et défend l’égalité des LGBT en Haïti. « C’est un spectacle, un festival qui se tiendra tous les ans… devant faire de l’impact sur le public », a fait savoir Carla Thélusma, présidente de l’OSCPDHH.
Au programme de ce Festival, il y a eu un concert de groupes culturels comme T5 et OCEDH ; une journée porte ouverte dans les locaux de l’organisation Kouraj jointe à une exposition et maquillage ; un atelier de danse ; une projection de films et un spectacle de clôture. C’était l’occasion pour les initiateurs du festival de couronner la miss Trans Global Haïti. Une grande première pour le pays.
Selon les organisateurs, le Festi Fierté s’inscrit dans le cadre de la célébration du mois de juin considéré comme le mois de fierté pour la communauté LGBT. « On défend la participation égale et inclusive de tous et toutes dans tous les secteurs de la société. On veille au respect des droits humains », ont-ils précisé dans le document présentant le projet d’organisation du festival.
À rappeler que le Festi Fierté est le premier festival organisé par la communauté LGBT en Haïti quoiqu’il ne soit pas la première tentative. En effet, en septembre 2016, le Festival des films et des arts LGBTI afro-caribéens, appelé Massimadi, a été annulé par le Parquet de Port-au-Prince pour cause de troubles à l’ordre public et aux bonnes mœurs. L’initiative qui devait sensibiliser, éduquer, informer, les membres des communautés africaines et antillaises afin de lutter contre l’homophobie, s’est transformée en guerre ouverte en Haïti. Des menaces de mort et d’incendies ont poussé des partenaires organisateurs à faire marche arrière. Ce qui a poussé les initiateurs du Festi Fierté a réalisé le festival loin de toutes formes de communication et de médiatisation.
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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